Luttes pour l’emploi dans la filière automobile

Publié le par COLLECTIF ANTILIBÉRAL du PAYS de PORT-LOUIS

Maintenir l’outil de travail et les emplois

Depuis plusieurs jours, de nombreux médias et le gouvernement essaient de réduire les luttes sociales au seul combat, souvent désespéré pour l’obtention d’indemnités supplémentaires de licenciement.

Pourtant, d’autres exemples de luttes montrent qu’il est aussi possible par la mobilisation de renverser des situations présentées comme inéluctables. C’est le cas tout particulièrement dans le secteur automobile où les grands constructeurs Renault ert PSA ont cru profiter de la crise pour accentuer leur pression sur leurs sous-traitants particulièrement éprouvés. Plusieurs conflits récents et en cours comme New Fabris pointent directement les politiques d’externalisation menées par ces grands groupes depuis des années. D’ailleurs, c’est vers ces donneurs d’ordre, parfois exclusifs, que les salariés et leurs syndicats se retournent pour qu’ils assument leurs responsabilités sociales et industrielles.

RENCAST
Le 17 mars les élus des C.E du groupe sont convoqués à une réunion de C.E extraordinaire avec l’actionnaire de « ZEN » qui leur annonce la mise en liquidation judiciaire du groupe. Quinze minutes plus tard, la réponse syndicale tombe : les sites de Chateauroux et de Thonon-Les-Bains partent en grève illimitée avec comme revendications « le maintien des 5 sites de production du groupe Rencast ». Sur les autres sites l’action a été marquée par des débrayages. Au bout de trois semaines de grève a Chateauroux (120 grévistes sur 126 salariés en CDI) et quatre semaines à Thonon-Les-Bains les revendications ont été prises en compte par les constructeurs PSA et Renault qui s’engagent à ne retenir que les offres de reprise de Rencast comportant les 5 sites. C’est ce qui est obtenu finalement avec l’offre de reprise de GMD. Au delà, les salariés arrachent également le maintien de tous leurs acquis sociaux, une prime supra légale de 30000 euros pour les salariés licenciés (pour les volontaires) et une priorité de réembauche sur 2 ans.

SONAS
L’équipementier qui possède quatre usines à La Souterraine, Bessines-Sur-Gartempe, Beaucourt et St Nicolas d’Aliermont avait été placé en liquidation judiciaire. Mais l’action des salariés et de leur syndicat CGT a permis de faire évoluer les offres de reprise, là aussi en se retournant vers les donneurs d’ordre Renault et PSA. Ainsi l’offre de reprise d’Halberg qui comportait 374 suppressions de postes dans les quatre sites a été ramenée à 262 suppressions, permettant ainsi de sauver 112 emplois. Par ailleurs les salariés ont obtenu la création d’un atelier protégé pour 17 salariés, le reclassement dans la filière Auto sur le bassin d’emploi de sochaux pour 30 postes. Egalement des mesures d’accompagnement telles que :
- 1 indemnité d’incitation a la reconversion de 18 000 euros par personne concernée par une suppression d’emploi
- 400 euros par année d’ancienneté plafonnée a 20 ans
- 1 budget de 2000 euros par personne concernée par une suppression d’emploi pour financer des mesures de mobilité, de formations, de reconversions.

SBFM


Après des mois de luttes depuis l’annonce de la liquidation en novembre 2008, Renault s’est s’est engagé à trouver une "solution permettant d’assurer la continuité de la SBFM", à reprendre les actifs et tous les salariés de la SBFM avec préservation de leurs acquis. Jusqu’à présent, aucune offre de reprise sérieuse n’avait été présentée. Vendue corps et bien à Fiat en 1998 pour faire entrer du cash chez Renault, puis ensuite à un sous-traitant peu scrupuleux sur les investissements et le maintien de l’outil de production, la SBFM avec tous ses salariés revient dans le groupe Renault. "11 ans après l’abandon, Renault prend enfin ses responsabilités", a salué l’union départementale CGT du Morbihan. Pendant des semaines l’usine a tourné sans direction générale, sans direction des ressources humaines, sans direction commerciale, sous la responsabilité directe des salariés toutes catégories confondues, montrant ainsi leur attachement, leurs compétences et leurs savoir-faire pour la poursuite de cette activité. Pour la fédération CGT de la Métallurgie, "après la réintégration des fonderies de Cléon, celle de Caudan en appelle une nouvelle : celle des fonderies du Poitou site spécialisées dans les culasses et les blocs moteurs de Renault, elle aussi vendue à Fiat puis Bavaria.

Pour la fédération CGT des travailleurs de la métallurgie, "ces succès très importants en appellent d’autres comme chez Molex ou dans la réparation navale de Marseille". Cette période de congés ne constitue pas une trêve dans les mobilisations. Des solutions de reprise d’activités doivent être trouvées rapidement chez MOLEX par exemple. Ces batailles symbolisent l’engagement de toute la CGT autour de la reconquête industrielle et des nombreux emplois à préserver ou à conquérir dans les entreprises. Ces actions trouveront des prolongements nationaux dès la rentrée de septembre dans la campagne nationale engagée par la CGT depuis le début de l’année.

Publié le jeudi 23 juillet 2009 Site : CGT

Publié dans Luttes sociales

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