Ce qui va changer pour vous en 2009

Publié le par COLLECTIF ANTILIBÉRAL du PAYS de PORT-LOUIS

Emploi, salaires, RTT, éducation, santé, vie citoyenne...
Ce qui va changer pour vous
Depuis son élection, Nicolas Sarkozy a ouvert des chantiers sur tous les fronts. De quoi cet activisme est-il le nom ? En cette rentrée, la gauche comme la droite s'interrogent sur son efficacité. Quoi qu'il en soit, certaines des réformes entreprises s'appliquent dès maintenant et vont modifier votre vie quotidienne. Les services du «Nouvel Obs» ont enquêté secteur par secteur. Revue de détail


Cinquante-cinq ! En politique comme ailleurs, il y a des chiffres magiques. En 1981, ce furent les «110» propositions de François Mitterrand; entre 1997 et 2002, avec Lionel Jospin et Martine Aubry, les «35» heures. Avant l'été, Nicolas Sarkozy se pavanait. «55» ? C'est le nombre de réformes qu'il assurait avoir sinon réalisées, du moins lancées depuis son entrée à l'Elysée. 55 réformes en un an ! Dont la dernière sur le RSA prenant à rebrousse-poil la droite et désarçonnant la gauche (voir les pages «Evénement»). Comment, dans ces conditions, dénier à Nicolas Sarkozy le titre de réformateur ? «Oui, bien entendu, il produit des réformes, ce n'est pas un conservateur, contrairement à la droite traditionnelle», reconnaît Olivier Ferrand, président de Terra Nova, un think-tank de gauche. «La volonté de réformer, je n'en doute pas», lance Jean-Claude Casanova, professeur d'économie proche de François Bayrou. Mieux : Sarkozy serait en train de se construire «une image de réformiste qui lui servira au moment du rebond de la croissance : il pourra l'attribuer à son action», selon Daniel Cohen, économiste, libéral de gauche.
Dont acte. L'actuel locataire de l'Elysée réforme. Mais de quel réformisme Sarkozy est-il le nom ? Là, les appréciations sont nettement moins positives. Daniel Cohen : «Les sujets abordés sont les bons, mais il fait des réformes par à-coups, à moitié. Par habileté politique, il préfère contourner les obstacles que les affronter. Résultat :ce qu'il fait coûte cher, il jette l'argent par les fenêtres, il a dépensé toutes les marges budgétaires.» Jean-François Kahn, ancien directeur de «Marianne» : «Il fait plein de petites réformes, mais les grandes réformes, comme la mise à plat de la fiscalité ou la lutte contre les ghettos ethniques, sont absentes.» Jean-Louis Bourlanges, ancien député européen, centriste : «Il n'a aucune feuille de route, aucun concept. Michel Debré ou Jacques Chaban-Delmas savaient là où ils voulaient aller. Pas lui.» Olivier Ferrand : «Il réforme dans le chaos intellectuel. C'est un réformiste compulsif, vibrionnant.» Jean-Claude Casanova : «Il y a un manque de précision dans le dessein : ça va dans le bon sens, mais c'est ralenti par un mélange de prudence tactique et d'insuffisance technique.» Dans l'interview qu'il a accordée au «Nouvel Observateur» (voir p. 26), Jean Peyrelevade, l'ancien patron du Crédit lyonnais, évoque pour sa part une modification «des accessoires».

En politique, il y a aussi des mots magiques. Sarkozy a été élu sur le thème de la «rupture». Nos grands témoins sont formels : aucune rupture ne se dessine. Sarkozy est atteint de réformite, mais son réformisme reste timide. Ce n'est ni Thatcher - «elle était portée par de vraies convictions, une idéologie», observe Daniel Cohen, ni le Schröder de l'agenda 2010 : «Sur la réforme du marché du travail ou la maîtrise des dépenses sociales, l'Allemagne a fait des choses autrement décisives», assure Jean-Claude Casanova. Soyons justes : une fois à l'Elysée, Sarkozy a donné lui-même la mesure de sa «rupture». «J'ai été élu pour tout changer un peu», a-t-il déclaré drôlement. «Tout» Sarkozy est dans cette prudence. Plus qu'un vrai réformiste, «c'est un bougiste» selon Jean-François Kahn, qui reprend une formule de Pierre-André Taguieff, «un activiste» pour Jean-Louis Bourlanges. Comprendre Sarkozy nécessite de recourir parfois aux psys. Kahn met en avant le formidable «narcissisme» du président. Son vrai moteur serait de «pouvoir dire en permanence : «Jamais avant moi on n'avait...» ou «Je suis le premier qui.»». De son côté, Casanova déplore le trop grand intérêt du chef de l'Etat pour les sondages : «Par souci de popularité, Chirac ne faisait rien et Sarkozy en fait trop.»

Dans ce fatras de réformettes, certains décèlent cependant une direction. «A tâtons, un nouveau modèle émerge, estime Olivier Ferrand. Depuis 1985, nous vivions dans une période de compromis idéologique droite-gauche sur des valeurs sociales-démocrates. Chirac l'avait respecté. Sarkozy s'engage sur une voie libérale-sécuritaire.» Quand on lui demande de donner une cohérence à l'apparente incohérence de l'activisme présidentiel, Daniel Cohen cite Olivier Mongin : «Il veut mettre fin à l'exceptionnalisme français.» Français de la première génération, Sarkozy manque de profondeur historique, comme le souligne régulièrement François Bayrou. D'où les libertés qu'il prendrait avec la tradition républicaine. «Il a réduit à la portion congrue l'impôt sur les successions alors que c'était le seul impôt juste», observe Daniel Cohen. «Il revient sur des réformes anciennes que les libéraux n'ont jamais acceptées», surenchérit Jean-François Kahn.L'équipe de «l'Obs» s'est penchée sur ce fatras sarkozien. Avec une règle : déterminer, en cette rentrée, ce qui allait changer pour chacun d'entre nous. Si beaucoup d'observateurs s'interrogent sur la réelle portée de l'action entreprise, ce touche-à-tout de Sarkozy a forcément modifié des règles du jeu qui vous concerne. Revue de détail, secteur par secteur.

 Hervé Algalarrondo
Le Nouvel Observateur

 

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