13/8/08 : Économie

Publié le par COLLECTIF ANTILIBÉRAL du PAYS de PORT-LOUIS

Tour d'horizon

À l’approche de la publication des chiffres de la croissance du deuxième trimestre jeudi, voici un tour d’horizon des principaux indicateurs économiques français - tous mal orientés.


LA CONSOMMATION DES MÉNAGES

La consommation des ménages en produits manufacturés, qui représente le quart de la consommation totale des ménages, a baissé de 0,4% en juin, après un rebond de 1,7% en mai qui faisait lui-même suite à un recul de 0,9% en avril. Sur l’ensemble du trimestre, elle a stagné. L’Insee s’attend à ce que la consommation totale des ménages, moteur de la croissance ces dernières années, n’augmente que de 1,3% cette année après une hausse de 2,5% en 2007.

 


LE CHÔMAGE

Le taux de chômage du deuxième trimestre, au sens du Bureau international du Travail, ne sera pas communiqué avant le 4 septembre mais les économistes attendent une stabilisation, voire une dégradation, en raison du ralentissement de l’activité. Au premier trimestre, il était de 7,2%, au plus bas depuis 1983.

Publié chaque mois, le nombre de demandeurs d’emplois inscrits à l’ANPE a augmenté de 0,2% en juin, après déjà une hausse de 0,3% en mai. Le nombre de créations d’emplois au deuxième trimestre sera quant à lui annoncé jeudi.

LE MORAL DES MÉNAGES

De mois en mois, l’indicateur synthétique calculé par l’Insee depuis 1987 enchaîne de nouveaux plus bas : -48 en juillet après -46 en juin et -42 en mai. En cause, l’inflation qui limite le pouvoir d’achat et, depuis deux mois, des craintes de remontée du chômage. La propension des ménages à effectuer des achats importants baisse en conséquence et leur taux d’épargne augmente, signe de prudence face à l’avenir.

 


LA CONFIANCE DES ENTREPRISES

Les diverses enquêtes qui la mesurent - de l’Insee, de la Banque de France, sans oublier les composantes d’anticipations dans les enquêtes auprès des directeurs d’achats (PMI) - témoignent d’une franche détérioration, aussi bien dans l’industrie que dans les services. L’indicateur du climat des affaires dans l’industrie calculé par l’Insee est ainsi à son plus bas depuis mai 2005.

LA PRODUCTION INDUSTRIELLE

Elle a encore baissé de 0,4% en juin, après avoir chuté de près de 3% en mai, et accuse un recul de 1,4% sur l’ensemble du deuxième trimestre. Les enquêtes auprès des industriels et les indicateurs avancés de l’OCDE ne laissent pas prévoir d’amélioration prochaine du fait du fléchissement de la demande tant externe qu’intérieure.

LE COMMERCE EXTÉRIEUR

Le déficit du commerce extérieur a atteint en juin un montant record de 5,64 milliards d’euros pour culminer à 24,4 milliards sur l’ensemble du premier semestre et 48,3 milliards sur les 12 mois écoulés. En cause, des facteurs conjoncturels - la hausse de la facture pétrolière, le ralentissement économique mondial qui freine la demande extérieure, l’euro fort - mais aussi structurels, touchant à la compétitivité et au positionnement des entreprises françaises. L’Allemagne, par contraste, affiche un excédent de 103,4 milliards au premier semestre.

L’INFLATION

Conséquence de la flambée des cours du pétrole et des produits alimentaires, elle a atteint 3,6% en juin, son niveau le plus élevé depuis 1991, mais le gouvernement promet une décrue d’ici la fin de l’année, d’autant que les prix des matières premières, pétrole notamment, repartent à la baisse depuis plusieurs semaines. Mesuré aux normes européennes, le taux d’inflation atteint même 4,0% sur un an.

LOGEMENT

On assiste depuis quelques mois à un ralentissement très net des transactions sur le marché immobilier, ce qui entraîne une hausse des stocks, annonciatrice d’une baisse des prix et d’un investissement logement moins dynamique. Les mises en chantier ont du coup chuté de 28% au deuxième trimestre, selon les chiffres du ministère de l’Ecologie, et les permis de construire de 15%. Dans une étude publiée fin juillet, la banque HSBC estime que les prix pourraient baisser jusqu’en 2012 avant de repartir à la hausse.

 

 

L’industrie en recul

Conjoncture : L’indice de la production industrielle poursuit sa chute.

Après des annonces conjoncturelles déprimantes en zone euro, les publications de l’Institut national de la statistique et des études économiques sur les données du second semestre 2008 de l’économie française sont attendues cette semaine.

Premier de la série noire des indicateurs de conjoncture, la production industrielle française reste à la peine. Après une chute de 2,9 % constatée au mois de mai, la tendance à la baisse se confirme (– 0,4 % entre mai et juin).

Selon l’institut, la production industrielle baisse de 1,4 % au deuxième trimestre, comparé au premier trimestre, et de 0,2 % par rapport au deuxième trimestre 2007.

Industrie automobile (– 2,9 % en juin après - 7,9% en mai) et équipements électriques et électroniques (– 3,4 %) en tête, la production de biens d’équipement cède 1% en juin après 1,2 % en mai.

Suivent la production manufacturière (hors énergie et industries agricoles et alimentaires) avec – 0,8 %, après une chute de 2,7 % en mai, les industries agricoles et alimentaires avec un repli de 0,9 %, comparable au mois précédent.

Dans le même sens, les biens intermédiaires enregistrent une dégradation en juin de 0,4 %. Seules rescapées, la production du secteur énergétique, des biens de consommation, ou encore celle de la construction qui rebondissent légèrement après un recul consenti déjà au mois de mai.

Un nouveau signe d’essoufflement de la croissance française qui devrait se confirmer jeudi avec la parution de des prévisions de croissance pour le deuxième trimestre 2008.

Clotilde Mathieu
(Article publié dans l’Humanité du 12 août 2008)

 

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