Les Bourses requinquées par l'argent public

Publié le par COLLECTIF ANTILIBÉRAL du PAYS de PORT-LOUIS

Les différentes Bourses poursuivaient mardi leur rétablissement, dopées par les perspectives de plans de relance économique.
Deux Français sur trois estiment que "le système économique libéral ne fonctionne pas et qu’il faut en changer".

En France, le Premier ministre François Fillon a annoncé des mesures de stimulation, avec un plan de soutien de 5 milliards d’euros pour les collectivités locales et une augmentation de 3 à 4% des crédits accordés par les banques. L’Etat français va également injecter d’ici la fin de l’année 10,5 milliards d’euros dans les six plus grandes banques privées françaises pour les inciter à la distribution de crédit.

Le Crédit Agricole va recevoir 3 milliards d’euros, BNP Paribas 2,55 milliards d’euros, Société Générale 1,7 milliards et le Crédit Mutuel 1,2 milliards, Caisse d’Epargne 1,1 milliards et Banque Populaire 950 millions.

Cette injection d’argent public se fera par "émission de titres de dette subordonnée". En clair, l’Etat ne rentre pas dans l’actionnariat de ces banques. Et demande juste en contrepartie aux banques "des engagements de nature économique et de nature éthique", sur la rémunération des dirigeants entre autres et leur bienveillance quant aux crédits accordés aux ménages et aux entreprises.

Voire : une majorité de Français ne croit pas à l’efficacité du plan de soutien au secteur bancaire, estimant que celui-ci ne pourra ni ramener la confiance ni favoriser une reprise de la croissance, selon un sondage BVA-Les Echos-France Inter. Ainsi, 56% des personnes interrogées jugent que les mesures d’aides aux secteurs bancaires ne pourront "pas vraiment" ou "pas du tout ramener une confiance durable aux investisseurs", et 59% pensent qu’elles ne seront "pas vraiment" ou "pas du tout" à même de "favoriser la reprise de la croissance économique". Par ailleurs, les Français estiment à 79% que "si l’Etat peut prêter 40 milliards aux banques, il peut en accorder un peu plus pour les plus démunis". 67% d’entre eux considèrent que "la crise prouve que le système économique libéral ne fonctionne pas et qu’il faut en changer".


Cinq milliards d’euros pour les villes à gestion risquée

La somme sera débloquée "dans la semaine" en faveur des collectivités locales alors que c’est au dernier trimestre que régions, départements et communes empruntent le plus, a déclaré François Fillon. Les collectivités locales, déjà fragilisées par la réduction des dotations de l’Etat, s’inquiètent de la frilosité des banques à leur égard depuis la crise et du renchérissement du crédit. Ces ressources, d’une durée de 20 ans, seront distribuées pour moitié sous forme de prêts directs de la la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et pour l’autre par les banques qui répondront à des adjudications. Ce dispositif n’exonère pas les collectivités de leurs responsabilités, a averti François Fillon. Car certaines collectivités ont souscrit des emprunts dits "à risques".


À l’instar de Wall Street, les marchés asiatiques ont accueilli avec espoir les déclarations du président de la Réserve fédérale (Fed) américaine Ben Bernanke en faveur d’un nouveau plan de relance aux Etats-Unis, après celui de 168 milliards de dollars mis en place au printemps dernier.

Stimulée par ces propos, la Bourse de New York a bondi lundi, l’indice Dow Jones gagnant 4,67% et le Nasdaq 3,43% en clôture.

Le président George W. Bush a déclaré que le vent de "quasi-panique" déclenché chez les Américains par la crise financière semblait passé. Mais "nous avons encore un long chemin à parcourir", a-t-il ajouté.

Des mesures de relance sont en préparation à travers le monde pour éviter une contagion de la crise financière à "l’économie réelle", d’autant que le nombre de chômeurs dans le monde pourrait passer de 190 millions en 2007 à 210 millions fin 2009, selon le Bureau international du travail (BIT).

"Ce n’est pas seulement une crise de Wall Street, c’est aussi une crise de toute la rue", a déclaré le directeur général du BIT, Juan Somavia.

De nombreux grands groupes américains et européens doivent publier leurs résultats cette semaine, ce qui donnera une première mesure de l’étendue des problèmes concrets rencontrés par le monde de l’entreprise.

Pour l’heure, l’Union européenne exclut un grand plan coordonné de relance économique, à l’instar du sauvetage du secteur bancaire.

Pétrole en baisse

Les cours du pétrole poursuivaient leur rebond, le baril terminant à 74,25 dollars à New York, très en dessous des sommets de 147 dollars atteints en juillet.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devrait décider vendredi de baisser sa production afin de soutenir les prix, lors d’une réunion extraordinaire.

 

 





Publié dans Économie

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