Nicolas Sarkozy se veut le sauveur du capitalisme

Publié le par COLLECTIF ANTILIBÉRAL du PAYS de PORT-LOUIS

En affirmant que "l’idéologie de la dictature des marchés est morte", le président Nicolas Sarkozy ajoute que "tout concourt à ce que nous nous interrogions sur la redéfinition du rôle de l’Etat dans l’économie". Un discours volontairement critique d’un système capitaliste qu’il entend en définitive renforcer.

Pour Nicolas Sarkozy, la crise est "mondiale", "structurelle", et "n’est pas une parenthèse qui sera bientôt refermée". "C’est une révolution intellectuelle et morale qui est en train de s’opérer et qui va continuer".

Pour autant, les solutions esquissées lors du discours en Haute-Savoie ne dérogent pas à la langue libérale. Travailler plus et plus longtemps, moins de fonctionnaires, "on ne pourra pas après cette crise continuer de gouverner le monde avec les outils, les institutions, les idées du passé"", a-t-il déclaré. Selon lui, "cette crise marquera sans doute pour l’histoire le commencement véritable du XXIème siècle".

Un fonds aux contours flous

Entre deux déplacements à l’étranger pour promouvoir un sommet international sur la crise, qui a été fixé au 15 novembre, le chef de l’Etat a annoncé plusieurs mesures de soutien à l’économie, dont la principale est la création d’un "fonds public d’intervention" pour les entreprises en difficulté.

  • Ce fonds apportera des fonds propres supplémentaires aux entreprises petites et moyennes, qui en ont besoin au même titre que du crédit par les banques. Il pourra intervenir en faveur de filières jugées stratégiques, par exemple au moyen d’avances remboursables comme dans le secteur aéronautique. Il pourra participer au capital d’entreprises jugées stratégiques en raison de leurs technologies ou qui sont exposées à des menaces de délocalisation. Il sera géré par la Caisse des Dépôts et Consignations, "sous la surveillance du Parlement". Il bénéficiera des ressources propres de la Caisse des Dépôts et Consignations complétées par des ressources publiques ou privées, sans précision.
  • Parmi les mesures directes qui privilégient encore les entreprises, l’exonération totale et définitive de taxe professionnelle des investissements réalisés entre le 23 octobre 2008 et le 31 décembre 2009.
  • Dans la même veine, le chef de l’Etat a annoncé la création d’un poste de "médiateur du crédit confié à René Ricol, ancien président de la compagnie des commissaires aux comptes, qui sera à la disposition des entreprises françaises qui auront des difficultés pour accéder au crédit". Et elles devraient être nombreuses, au point de vite déborder le "médiateur"…
Charge contre les fonctionnaires

"J’ai grand respect pour la démocratie, j’ai grand respect pour le droit de manifester mais quand j’entends des slogans des manifestations de ces derniers jours d’une petite partie de la fonction publique d’Etat, je me demande s’ils se rendent compte de la gravité de la crise", s’est interrogé le président français lors d’un discours sur l’économie en Haute-Savoie. "Que des gens viennent de bonne foi nous demander en réponse à la crise d’embaucher davantage de fonctionnaires, je me demande s’ils ont bien compris dans quel monde nous vivons", a-t-il ajoué.

Pour autant, Nicolas Sarkozy n’a pas annoncé de véritable plan emploi alors que le secrétaire d’Etat chargé de l’Emploi, Laurent Wauquiez, évoquait la semaine dernière encore un "plan emploi en trois volets". Egaré en route entre l’Elysée et la commune d’Argonay d’où s’exprimait le président.

 

 

 


Publié dans Économie

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