« L’OTAN doit-elle encore exister ? »

Publié le par COLLECTIF ANTILIBÉRAL du PAYS de PORT-LOUIS

Trois questions à Jean-Pierre Grand, député UMP de l’Hérault.

Comment avez-vous réagi au discours du président de la République ?

Jean-Pierre Grand. Nous nous posons beaucoup de questions. Ne fallait-il pas conserver une certaine élasticité à notre politique étrangère ? L’OTAN n’est-elle pas en train de grignoter les prérogatives de l’ONU ? Nous allons perdre notre singularité qui a permis à la France d’être considérée pour sa politique étrangère ouverte. Ne courons-nous pas un risque majeur que l’on nous range définitivement dans le bloc occidental sans différence avec les autres pays ? Faire passer le message que nous sommes totalement dans le bloc occidental et que nous rentrons de plain-pied dans une structure militaire qui, pour toutes les capitales du monde, est une structure américaine est un message effroyablement réducteur.

Nicolas Sarkozy invoque les changements intervenus au cours des dernières années pour justifier l’abandon de la politique définie par le général de Gaulle…

Jean-Pierre Grand. Précisément, le monde a changé et la vraie question est : l’OTAN, dont chacun connaît l’histoire depuis 1949, doit-elle toujours exister ? Le bloc soviétique, l’URSS n’existent plus. Nous sommes dans une crise sans précédant, Les États-Unis sont en passe de perdre le leadership qu’ils avaient encore il y a quelques années. Il faut compter avec la Chine, l’Inde. Il faut que notre politique continue d’être comprise par les peuples d’Afrique.

Et je n’imagine pas une seconde que plus d’OTAN signifie plus de défense européenne, en tout cas pas une défense européenne autonome.

Comme parlementaire UMP, n’êtes-vous pas confronté à un dilemme ?

Jean-Pierre Grand. Le président a déjà annoncé le retour total de la France dans l’OTAN. Cette question n’est pas de la responsabilité du premier ministre. Le chef de l’État aurait pu, puisque la Constitution l’y autorise désormais, venir parler devant les deux Chambres réunies à Versailles. Il ne l’a pas fait. Poser la question de confiance c’est obliger la majorité à voter pour et contraindre l’opposition à voter contre. Pour ma part, comme un certain nombre d’autres députés de la majorité, nous ne participerons pas au vote, ne voulant pas voter contre le gouvernement. Nous n’avons pas d’autre choix.

Entretien réalisé par Jean-Paul Piérot


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