Doit-on augmenter les salaires en période de crise ?

Publié le par COLLECTIF ANTILIBÉRAL du PAYS de PORT-LOUIS


Après les licenciements, les grands groupes gèlent les salaires. Pourtant, les profits repartent à la hausse. Chez Sanofi, Total ou Vinci, les salariés réclament leur part du gâteau.


Les conflits salariaux se multiplient

Après avoir largement taillé dans les effectifs, les entreprises serrent la vis sur les salaires. Alors que les bénéfices du CAC 40 restent plus que confortables (21 milliards d’euros au premier semestre), les négociations annuelles obligatoires (NAO) se soldent par des revalorisations salariales au ras des pâquerettes, suscitant, depuis une quinzaine de jours, une montée des conflits salariaux. Les salariés de l’usine pétrochimique Total de Gonfreville-l’Orcher, près du Havre, ont mené une semaine de grève contre la « provocation » de leur direction : 1,1 % d’augmentation salariale pour 8 milliards d’euros de bénéfices en 2009.

Chez Sanofi-Aventis, l’intersyndicale recense 22 sites mobilisés, une première depuis la fusion, contre une restructuration qui supprime 3 000 postes et une diète salariale incompréhensible, vu les résultats de l’entreprise. Sur les neuf premiers mois de 2009, Sanofi-Aventis a affiché un profit en hausse de 20 % mais a proposé aux salariés une augmentation collective de 1,2 %. « Les salaires, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », témoigne Thierry Bodin, délégué syndical central CGT. Les syndicats (CFDT, CFTC, CGT, FO) dénoncent « l’opposition flagrante entre les profits gigantesques du groupe en 2009, les salaires exorbitants des dirigeants et les 1,2 % accordés aux salariés ».

 

Comme la plupart des grands laboratoires pharmaceutiques, Sanofi-Aventis est épargné par la crise. « Le groupe s’est donné l’objectif d’augmenter de 10 % son bénéfice net par action et, dans le même temps, il veut économiser deux milliards d’euros le plus rapidement possible », s’insurge Thierry Bodin. Chez Vinci, autre star du CAC 40, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les cinq syndicats représentatifs des Autoroutes du sud de la France et de Cofiroute, filiales du pôle Vinci Autoroute, ont déposé un préavis de grève pour aujourd’hui. « Notre filiale est la pompe à dividende du groupe Vinci. Le chiffre d’affaires est en hausse. Les dividendes des actionnaires aussi, mais la proposition d’augmentation générale pour les salaires représente 0,35 %. C’est inadmissible. Nous sommes obligés de partir en conflit », déclare Jacques lladeres, délégué syndical central de la CFE-CGC.

Paule Masson

Publié dans Économie

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